Le monoï qu’est-ce que c’est ?
L’obtention du monoï découle d’un long procédé de fermentation, cela afin d’en exalter les plus délicieuses senteurs. La fleur de tiaré reste l’ingrédient premier de cette fabrication. Cueillie au stade de bouton, elle est infusée dans de l’huile de Coprah, elle-même un élixir obtenu par la fermentation de noix de coco. Traditionnellement, il était d’usage d’ajouter de l’abdomen du bernard l’hermite afin d’y apporter des propriétés anti-oxydantes. Toutefois, la modernité a permis l’apport de nouveaux substituts permettant un meilleur respect du monde animal.
Le monoï reste toutefois un produit issu de l’histoire polynésienne et sa fabrication fait aujourd’hui l’objet d’un contrôle récurrent afin de veiller au respect de son origine et sa qualité. Il faut donc rester particulièrement méfiant lorsque l’on souhaite se procurer un de ces flacons parfumés !
Afin de mériter de porter le titre de monoï de Tahiti, il est nécessaire d’utiliser un tiaré bien spécifique : la gardenia taitensis, ainsi qu’une coco particulière, la cocos nucifera. Cette appellation (Appellation d’Origine) est contrôlée par un décret veillant minutieusement à la fabrication respectueuse d’un savoir-faire millénaire et sera précisée sur son étiquette.
Ainsi, un flacon portant le nom « Huile de monoï de Tahiti » ou « Monoï 100% végétal » n’est pas un véritable produit issu de Polynésie Française. Toutefois, une authentique huile de monoï peut aussi être parfumée avec d’autres ingrédients (coco, ylang-ylang, frangipanier, vanille …) afin de diversifier ses propriétés, ses parfums et ainsi apporter gourmandise à votre peau et à votre chevelure !
Tahiti et le monoï, une histoire ancestrale
On estime que les premiers écrits à propos de cet élixir remontent à la seconde moitié du XVIIIè siècle, le Capitaine Cook durant ses expéditions aurait rapporté plus de 3000 plantes, ainsi que des carnets de voyage. Il relate déjà l’utilisation cosmétique par les Polynésiens, décrivant l’odeur se dégageant de leur peau ainsi que de leurs cheveux. Toutefois, il est évident que le secret de sa fabrication s’est élaboré depuis bien plus longtemps, les historiens estimant que les premiers Mā'ohi l’employaient déjà, remontant son utilisation ainsi à plus de 2000 ans !
C’est dans les années 1940 que le monoï s’exporte véritablement, grâce à la parfumerie Tiki qui commercialisera le produit par de-là les lagons de Tahiti et ses îles.
Le monoï doit ainsi sa réputation et son utilisation encore courante grâce au caractère insulaire et solaire qu’il dégage. En plus d’inviter au voyage des sens, le monde cosmétique et la médecine ont su actualiser ses propriétés, créant une passerelle entre la culture passée et modernité.
Usages et bienfaits
Les traditions polynésiennes portent en leur cœur un usage ritualisé du monoï : pratiqué pour la purification, l’onction des enfants (d’où son titre d’huile sacrée) mais aussi pour l’embaumement.
Aujourd’hui, il est surtout réputé pour ses propriétés hydratantes. Riche pour la peau, il porte un effet durable allant jusqu’à six heures. On peut également le comparer à du beurre de karité puisqu’il nourrit les différentes couches cellulaires grâce à sa texture liquide.
Son caractère réparateur est également idéal pour les cheveux secs et/ou abîmés par le soleil, le stress, la pollution … nourrissant le cuir chevelu jusqu’aux pointes, faisant de lui un antipelliculaire efficace.
Enfin, sa composition neutre lui permet son excellente tolérance pour les peaux sensibles, grâce à sa propriété apaisante. Il n’est notamment pas anodin que les mères polynésiennes utilisent depuis toujours le monoï sur la peau de leurs bébés, les protégeant du soleil, du vent et du sel de Polynésie. L’huile de monoï est également une parfaite huile de massage de par sa composition chaleureuse et parfumée.
Toutefois attention ! Elle n’est pas une protection solaire contre les UVA et UVB, bien au contraire. Elle reste une huile végétale réagissant au soleil et qui peut rapidement vous faire prendre un coup de chaud. Il est davantage préconisé de l’appliquer après un bain de soleil, afin de nourrir la peau et de sublimer votre bronzage.
Le petit plus !
L’institut du Monoï, créé en 2010, souhaite faire perdurer cette histoire culturelle de la cosmétique et propose la Route du Monoï qui est un parcours en 22 escales sur l’île de Tahiti, articulé autour de trois thèmes : sa culture et son histoire, sa fabrication et son utilisation.
Afin de compléter ce voyage des sens, ont été rajoutées quatre étapes supplémentaires sur l’île voisine : Moorea. L’occasion d’en savoir encore davantage, tout en profitant de visites chaleureuses qui raviront votre esprit et votre corps.
Rédigé par Thomas Guillemin